En juin 2020, le PDG Emmanuel Faber fait entrer la raison d’être dans les statuts de Danone. Neuf mois plus tard, le cours boursier de l’entreprise a baissé de 25 %. Croissance responsable ou rentabilité maximale ? Les actionnaires de Danone ont fait leur choix, en limitant les fonctions d’Emmanuel Faber aux seules fonctions de Président. Un message clair : les actionnaires remettent le cap sur une exigence de performance financière. Les fonds d’investissement adossés à Danone lorgnent avec envie les marges des concurrents, comme Nestlé ou Unilever, de l’ordre de 18 % alors que Danone plafonne à 14 %, selon le quotidien Libération. Le dirigeant est donc désavoué, alors qu’un plan de départ de 2 000 salariés a été annoncé en novembre 2020, à contre-courant de la notion d’entreprise socialement responsable. Une situation qui ressemble étrangement à celle de Renault qui a également scindé les fonctions de Président et de Directeur général.

L’exemple de Danone deviendra-t-il un cas d’école montrant les limites des bonnes intentions ? Les sociétés qui ont adopté une raison d’être ou le statut d’entreprise à mission devront-elles à terme se résoudre à rogner sur leurs objectifs sociaux et environnementaux dans une logique de priorisation des bénéfices et des dividendes ? L’étude ne répond pas à cette question mais dresse le bilan de deux ans de raison d’être dans les assemblées générales (AG) de grandes sociétés cotées. La conclusion est positive : les actionnaires ont bien réagi à l’arrivée de cette notion. Mais la raison d’être peut-elle survivre en tant que stratégie de la société dans un environnement concurrentiel ? Peut-elle tenir le choc de la réalité économique et quitter le statut de...

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Auteur d'origine: Thill